31.5.08

"Un peu à gauche, dans mon firmament deviné, j'aperçois - mais sans doute n'est-ce qu'une vapeur de sang et de meurtre - le brillant dépoli des perturbations de la liberté"

Louis Aragon




16.5.08

Je suis trop en mode stress intégral la c'est fou. Lundi j'ai mon oral caca blanc et ca m'embête puissamment c'est fou. J'arrête pas d'apprendre tous les procédés, les registres, les auteurs, leurs vies, leurs oeuvres. C'est d'un passionnant je t'assure. Je serais d'autant plus dégoutée si j'ai une sale note parce que j'ai vraiment bossé comme un forcené. En même temps c'est pas difficile, avec toutes les grèves, les blocus du lycée, les ponts, les profs absents, je travaille plus chez moi qu'en classe, c'est inouï.
A part toutes ces choses plus que néfastes j'ai trouvé le temps de me cultiver un poquito. J'ai enfin vu le film dont je connaissais la bande annonce par coeur, j'ai nommé Control. Et j'ai vu Shine A Light également. Tout ceci fut fort réjouissant musicalement parlant et visuellement parlant (par contre le mec qui fait des commentaires de merde au cinéma genre "Morceau d'anthologie trop!" "Quelle classe" en se prenant pas pour de la merde plus jamais s'il vous plait). J'ai également enfin fini pas mal de bouquin. Genre Solal (ouf) et Les Fleurs Bleues de Queneau que j'ai littéralement mangé tellement c'était bien. Et présentement je lis Gide, mais j'ai plus le temps la. C'est parce qu'il pleut en fait, car je lis uniquement allongée au soleil sur ma terrasse.
Je parle beaucoup trop de moi la, mais bon, en même temps je suis la pour raconter ma vie.
Bon et je sais pas ce que vous pensez, mais moi ils me font rire les gens de mon lycée qui pensent qui pourront refaire mai 68 et tout changer grace à leur blocus, leur manif a 70 personnes et leur photo dans la Provence. Je suis hilare c'est génial.
C'est trop la fête a la maison en plus au lycée en ce moment, on se tape tous sur la gueule ; et certaines personnes critiquent violemment mes spartiates magnifiques (bleues électrique si tu veux tout savoir (oui j'ai toujours su faire dans le discret (les gens regardent mes pieds bizarrement c'est drole))), je suis plus trop d'accord la.
Je crois que j'ai tout dis, je m'en retourne voir Voltaire et ses potes pour parler de l'utopie.

4.5.08

Malraux, La Condition Humaine

Les paupières battantes, Tchen découvrait en lui, jusqu'à la nausée, non le combattant qu'il attendait, mais un sacrificateur. Et pas seulement aux dieux qu'il avait choisis : sous son sacrifice à la révolution grouillait un monde de profondeurs auprès de quoi cette nuit écrasée d'angoisse n'était que clarté. "Assassiner n'est pas seulement tuer..." Dans ses poches, ses mains hésitantes tenaient, la droite un rasoir fermé, la gauche un court poignard. Le rasoir était plus sur, mais Tchen sentait qu'il ne pourrait jamais s'en servir ; le poignard lui répugnait moins. Il lâcha le rasoir dont le dos pénétra dans ses doigts crispés ; le poignard était nu dans sa poche, sans gaine. Il le fit passer dans sa main droite, la gauche retombant sur la laine de son chandail et y restant collée. Il éleva légèrement le bras droit, stupéfait du silence qui continuait à l'entourer, comme si son geste eût pu déclencher quelque chute. Mais non, il ne se passait rien, c'était toujours à lui d'agir.